Financé par Conseil régional de La Réunion
FSELes politiques d’aménagement numérique du territoire deviennent des facteurs de différenciation d’attractivité importants entre les territoires. Pour tirer profit au mieux du potentiel de développement numérique et des services publics, les territoires doivent se doter d’infrastructures Très Haut Débit (THD) performantes pour répondre aux attentes exprimées et aux différents enjeux identifiés.
La filière TIC fait partie du volet prioritaire de la ZFGA (Zone Franche Globale d’Activité) de La Réunion avec l’environnement, l'agro nutrition en milieu tropical et le tourisme.
Des acteurs de la filière proposant des services de « Cloud Computing » attendent l’arrivée du très haut débit pour voir leurs offres décoller (sur l’île et à l’international). Tout le reste de l'économie gagnera aussi en confort et en compétitivité avec l'arrivée du très haut débit.
Au niveau de l'entreprise, les améliorations seront trouvées dans l’interconnexion de sites sans limite de débits et avec des débits symétriques garantis, ainsi que dans le partage de la connexion permettant de conserver un débit élevé sur chacun des postes connectés dans l’entreprise, entraînant une simultanéité possible des usages, même des plus gourmands en bande passante.
Les effets induits concerneront aussi la progression du travail collaboratif et la réduction des coûts de télécommunications. Les gains de compétitivité immédiats avec l’arrivée du très haut débit se situeront dans l’accélération de la circulation de l’information avec les clients et les donneurs d’ordres.
Le Très Haut Débit est crucial pour le développement des grandes entreprises et principales PME. Les TPE/PME, professionnels indépendants et agricoles ont également de plus en plus besoin d’accéder à ces services nécessitant des débits remontants importants qui ne peuvent être apportés par l’ADSL.
L'année 2014 a été marquée par les restructurations du marché télécom. Après la fusion des sociétés Mobius (Izi) et Only, rachetés par le groupe Altice, propriétaire de Numéricable, le groupe a intégré la société SFR suite à des mouvements nationaux.
Ces mouvements ont eu des conséquences sur les projets des différents opérateurs, sur les employés et sur les sous-traitants. L'opération n'est pas terminée puisque l'Autorité de la Concurrence a demandé au groupe de se séparer d'une de ses licences de téléphonie mobile.
Sur la base du Schéma Directeur Territorial pour l'Aménagement Numérique (SDTAN) approuvé en 2013, le Conseil régional a déposé un dossier de financement au titre du FSN (Fond pour la Société Numérique).
Après instruction de la demande par la Caisse des Dépôts et Consignations puis par la Mission France Très Haut Débit et une audition au Comité de Concertation France THD, le premier ministre a accordé à la Collectivité en août 2014 un financement de 37 M€ assorti d'une tranche conditionnelle de 7,5 M€ (sur un montant sollicité de 57 M€).
Par ailleurs, le Programme Opérationnel 2014-2020 a été approuvé et comporte un volet structurant de financement des infrastructures de nouvelle génération (très haut débit) qui permettent de préparer le territoire aux défis du développement numérique des prochaines années.
La Collectivité dispose donc depuis fin 2014 des garanties financières nécessaires au lancement du projet Très Haut Débit Régional (THD).
Toutefois certains éléments structurants ont évolué pendant l'année :
- Orange a poursuivi son programme de réaménagement de son réseau téléphonique en cuivre, support des connexions ADSL ;
- les opérateurs ont annoncé des projets de déploiements plus précis que lors de la première version du SDTAN (Intention d'investissement déclarée sur les communes de Sainte Marie, Sainte Suzanne, Saint Benoit, Saint Paul, Saint Leu, Saint Joseph) ;
- des premières zones FTTH1 (Fiber To The Home) d'envergure ont été déployées (Réunicable/ ZEOP a déployé des réseaux sur les communes de Sainte Marie et de Saint Paul) ;
- les entreprises locales sont montées en compétence ;
- le marché des télécommunications s'est restructuré (fusion Mobius/Outremer Télécom/SFR).
Par ailleurs, la Région a décidé, sans attendre le déploiement du très haut débit, de lancer une opération d'extension du réseau Gazelle vers les sites d'intérêt régional pour, d'une part, étendre le réseau de collecte vers des sites nécessitant du très haut débit, et d'autre part pour faciliter l'accès au réseau à tous les acteurs, publics ou privés se situant sur le parcours des nouveaux ouvrages.
Cette opération consiste à réaliser 70 km de création de génie civil et de pose de fibres optiques sur l'île pour raccorder en fibre optique :
- Les lycées pas encore raccordés
- Les centres de formation
- Les musées régionaux
- Les conservatoires à rayonnement régional (CRR)
- Des sites de santé consommateurs d'imagerie médicale (cliniques, centre de radiologie, réseaux de soins, etc.).
L'opération a été confiée à la SPLA Maraïna.
En mai 2014, les marchés de maîtrise d’œuvre ont été attribués et les études préliminaires sont désormais achevées.
Le Délégataire de Service Public gérant le réseau Gazelle (La Réunion Numérique) a, quant à lui, connu une évolution de son capital en 2013. Parallèlement au rachat de Médiaserv, le groupe Canal Plus Overseas, après autorisation de la collectivité régionale, a racheté 51 % du capital de La Réunion Numérique au groupe Loret.
Au-delà des réseaux de collecte structurants répondant aux urgences économiques à court et moyen terme en complément des initiatives existantes, l’enjeu se situe également sur la desserte en très haut débit de l’ensemble des sites publics et des entreprises. La mise à disposition d’infrastructures numériques performantes de collecte et de desserte est un des leviers d’attractivité des entreprises. En l’absence de tels réseaux, les entreprises se retrouvent souvent en difficulté face aux offres peu concurrentielles des opérateurs.
La modélisation de la desserte de la totalité des habitations/entreprises réunionnaises en fibre optique
très haut débit fait ressortir les points suivants :
• 338 516 lignes à desservir sur le territoire ;
• 7 087 km de réseaux optiques à déployer pour la desserte FTTH;
• Un investissement de 260 M€ (hors adduction terminale des clients et hors réseau de collecte), soit
767 € par prise.
Les créations d’emplois qui découleront de cela doivent donc s’accompagner d’une offre de formation adaptée afin de préparer et de qualifier la main d’œuvre locale.
1Un réseau FTTH est un réseau de télécommunications qui se termine en fibre optique au domicile de l'abonné.
La 1ère action concerne l'achat de prestation de formation qui se distingue en 6 actions de formation pour un effectif de 81 stagiaires et un volume global de 38 760 heures stagiaires et de 10080 heures en entreprise.
La 2ème action concerne la rémunération des stagiaires conformément au code du travail art. L6341-7.
Le public éligible à ces actions est constitué des demandeurs d'emploi.
L’Etat, le Pôle Emploi et la Région ont signé une convention cadre pour l’emploi local dans le cadre des grands chantiers.
Le programme de formations en NTIC Fibre Optique a donc pour objectifs :
- de favoriser l’accès des demandeurs d’emploi aux postes à pourvoir dans les entreprises qui interviendront dans le déploiement du FTTH ;
- d'accompagner l'évolution technologique avec des modules de formation adaptés aux nouvelles contraintes.
- d’anticiper les besoins en emplois et en qualification générés par les travaux et corrélativement, évaluer les besoins en formation ;
- d’accompagner la fin des travaux afin d’identifier les solutions à même de garantir la pérennisation des emplois par le développement économique engendré par ces travaux.
Les 2 actions se dérouleront en simultanée car elles sont liées l'une (indemnisation) à l'autre (prestations de formation) durant la période de mise en oeuvre du marché.