La France est actuellement dans une phase de ralentissement de la croissance économique, et les Départements d'Outre Mer, dont la Réunion, subissent de manière amplifiée les effets de cette crise.
L'emploi des jeunes est très sensible à la conjoncture économique, on constate donc depuis 2012, une dégradation plus rapide de la situation des jeunes actifs.
Dans ce contexte national, la Réunion cumule par ailleurs d'autres handicaps.
L'environnement économique réunionnais
Département français d'outre-mer, situé à 10 000 km de sa métropole dans l'Océan Indien, l'économie de l'île de la Réunion se caractérise par une situation de l'emploi très défavorable, malgré un dynamisme économique que l'on peut situer parmi les plus performants en France Ainsi, ces quelques chiffres permettent de mesurer l'ampleur de ce paradoxe (source INSEE).:
L'Emploi
Population au 1er janvier 2013 : 841 000 hab.
Population prévue en 2030 : 1 million
Population active en 2013 : 352 700 hab.
Taux de chômage en 2013 : 29 %
Nombre de demandeurs d'emploi au 31/12/2012 : 129 600
En France métropolitaine, avec 2,8 millions de personnes au chômage, le taux de chômage atteint 9,9 % et augmente de 0,2 point par rapport au trimestre précédent.
A la Réunion, en 2013, le taux de chômage reste stable à 29 %. Il est proche de cette valeur depuis quatre ans. Le seuil des 100 000 chômeurs est cependant de nouveau atteint cette année. Les jeunes demeurent les plus touchés (59 %).
Malgré cette stabilité du taux de chômage depuis quatre ans, il reste toujours 3 fois plus élevé qu'en métropole. L'importance de cet indicateur affecte profondément les conditions de l'enseignement comme celles de l'insertion sociale et professionnelle.
On peut noter que sur ces 129 600 demandeurs d'emploi :
les Bac+3 et plus ne représentent que 9,9 %
les bacheliers représente 26.1%
alors que les publics de niveau inférieur au BEP représentent 38,8%
Si le chômage frappe encore beaucoup trop de personnes, cela s'explique par la croissance de la population active beaucoup plus rapide que celle du marché de l'emploi, et une arrivée massive de jeunes sur le marché du travail.
Les tensions sur le marché du travail comme les mutations sociales en cours entraînent le risque de voir s'accroître les disparités sociales et imposent donc la mise en uvre d'une politique volontariste de formation, d'insertion et de mobilité.
Au quatrième trimestre 2013, l'emploi salarié marchand progresse de 0,8 %. Cette hausse est portée par les secteurs des services et du commerce. En glissement sur un an, l'emploi est resté dynamique, avec un taux de croissance de 1,6 %.
Les entreprises
Rebond des créations au 1er trimestre 2014
Après quatre trimestres consécutifs de baisse, la création d'entreprises repart à la hausse au 1er trimestre 2014 : 1 664 entreprises ont ainsi été créées, soit 8,6 % de plus qu'au 4e trimestre 2013. Cependant, le niveau de la création d'entreprises reste nettement inférieur à celui de 2010 ou 2011, où près de 2 000 entreprises étaient créées chaque trimestre.
nombre d'entreprises en 2012 : 44 270, dont près de 93% ont moins de 10 salariés et 20% n'en ont aucun.
Fin 2011, les services, hors transport, occupent 60% des emplois salariés.
Bien que la création d'entreprise connaisse un rebond, les débouchés offerts par le marché du travail sont toujours restreints.
Analyse des besoins :
La Réunion a fait face sur ces 35 dernières années à un développement économique de rattrapage équivalent à un siècle en métropole.
Cependant les indicateurs de pauvreté sont encore beaucoup plus élévés à la Réunion. Le taux de pauvreté en 2010 était de 42 % à la Réunion contre 14 % en métropole( source Insee TER 2014 )
La jeunesse réunionnaise ( les moins de 20 ans ) représente, en 2013, 32 % de la population totale, alors que ce taux est seulement de 24 % pour la France métropolitaine ( source Insee 2013)
De fait, les problèmes d'insertion professionnelle des jeunes NEET revêtent une acuité particulière à la Réunion. En effet, le taux de chômage de jeunes de moins 25 ans y est près de 2,5 fois plus élevé que dans l'hexagone (source Insee TER 2014). En 2012, il s'élevait à 56% à la Réunion contre 23 % en métropole.
Le taux d'illettrisme chez les jeunes peut représenter le double de celui de l'Hexagone, puisque 23 % de la population de la Réunion est en situation d'illettrisme en 2011( source Insee TER 2014)
D'autre part, même si le taux de réussite au baccalauréat est à la Réunion inférieur de seulement 3 points à celui de la Métropole ( 81.5 %), cela ne doit pas cacher un niveau de diplôme plus faible, car en 2013 dans une classe d'âge, la proportion de bachelier était seulement de 68 %, contre 73 % au niveau national.
De plus, la part des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme, est très elevée. Par exemple en 2010, 35 % des 20-39 ans ont un niveau inférieur au CAP-BEP, pour 17 % au niveau national, soit deux fois plus.
La mise en oeuvre de politiques spécifiques à destination des jeunes NEET représente donc un enjeu important pour notre territoire, tant dans une perspective sociale de lutte contre la pauvreté que pour des motifs économiques.
Notre rôle :
L'insularité, associée aux lois de décentralisation pour les DOM, a conféré aux institutions locales des pouvoirs de décision forts ; c'est dans ce cadre que la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Réunion s'est investie d'une mission aux contours plus larges que celle de nombreuses CCI hexagonales.
Au-delà de ses missions traditionnelles d'appui et de représentation des entreprises de sa circonscription, la CCI Réunion est le second formateur du département après l'Education Nationale. De fait, la CCI Réunion est un acteur de premier plan dans l'économie locale, tant au niveau stratégique (opérateur incontournable des grands projets : « Réunion 2030 », « Réunion île verte » ), qu'au niveau opérationnel.
En matière de formation, le rôle de la CCI Réunion a toujours été d'accompagner à la fois les jeunes dans la préparation de leur avenir professionnel et les entreprises dans leurs évolutions technologiques, organisationnelles et humaines.
Depuis sa création au début des années 1980, la formation consulaire répond à 2 objectifs :
1. Accompagner les besoins de la société réunionnaise en permettant à sa (jeune) population de répondre aux attentes en personnel qualifié de ses entreprises,
2. Permettre aux entreprises de trouver les qualifications autorisant leur développement et leur diversification.
En cela l'adéquation entre nos objectifs et ceux du PO IEJ est donc totale.
L'objectif du projet est d' accompagner les jeunes les plus en difficulté dans une première expérience professionnelle et faciliter leur insertion professionnelle .
Ce projet se décompose en 8 fiches actions :
- Accompagnement à la création d'entreprise en HRT
- Agent d'accueil en Tourisme et Hôtellerie
- Chargés d'intervention rapide décrochage
- Développeurs apprentissage
- Module Préparatoire à la recherche d'emplois- TIC intégré
- MPAA Modules de préparation adaptés à l'apprentissage
- ST ANDRE- Accompagnateur apprentissage de proximité
- ST ANDRE- Modules préparatoires à la recherche d'emplois - TIC intégré
Bien que dans une cohérence d'actions globales pour accompagner les jeunes vers l'emploi, toutes ces actions n'ont pas obligation à s'enchainer l'une avant l'autre
D'une façon globale, notre projet dans son ensemble a pour but d'accroître la capacité d'insertion professionnelle des jeunes NEET, en renforçant les dispositifs existants de formation et d'apprentissage, ainsi qu'en développant de nouvelles possibilités d'immersion en milieu professionnel et d'entreprenariat.
En effet, notre organisme oeuvrant déjà dans le domaine de la formation des jeunes, nous voyons, dans le projet PO IEJ , la possibilité de renforcement et de rendre plus opérationnel nos dispositifs de formation.
Ainsi , ce projet permettra de :
soutenir l'apprentissage
d'inserer des jeunes peu ou pas qualifiés par et dans le Numérique (informatique, numérique et multimédia)
d'accompagner à l'entreprenariat des jeunes NEET