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Axe 2

Quels constats justifient l'investissement de plus de 237 millions d'euros dans l'Axe 2 du PO FSE La Réunion 2014-2020 ?

Entre 2010 et 2011, la population active a augmenté de 1,5% conservant ainsi la tendance à la hausse amorcée depuis 1999. Les effectifs sont effectivement passés de 253 500 en 1999 à 343 300 en 2011.

La hausse de la population active en 2011 s’explique principalement par :

  • la croissance démographique ;
  • l’augmentation de la population active féminine (+3,4%) ;
  • l’augmentation de l’âge de la retraite qui maintient une partie de la population en activité.

En revanche, l’activité économique ralentie ne favorise pas l'initiative et l'émergence d'entreprises en nombre suffisant par rapport aux besoins d’emplois. Il faudrait atteindre ou dépasser des taux de croissance de l’ordre de 5 à 6 % pour créer un nombre d’emplois suffisant pour faire face à la croissance de la population active.

Dans le contexte actuel, l’économie réunionnaise ne créée pas suffisamment d’emplois pour absorber les flux entrants chaque année sur le marché du travail. Il y a une impérieuse nécessité d’accompagner les jeunes vers d’autres marchés d’emplois.

1.6.1. Un taux de chômage structurellement élevé pour toutes les classes d’âge

Un taux de chômage moyen élevé et croissant depuis 2008

Le taux de chômage depuis 2001 est quasiment 3 fois plus élevé qu’en France métropolitaine. Entre 2005 et 2008, le taux de chômage diminue, notamment du fait des grands chantiers publics qui ont mobilisé une main d’oeuvre abondante de tous niveaux de qualification. A la fin des travaux en 2009 et du fait de la crise économique internationale démarrée en 2008, le taux s’est remis à croître. Cette tendance à la hausse persiste jusqu’en 2011 et une inflexion est observée au 2ème trimestre 2012 pour la première fois depuis quatre ans.

En comparaison, le taux de chômage des 20-64 ans est de 28.6 % à La Réunion contre 10.2 % en France et 10.5% à l’échelle de l’Union à vingt-huit. Le taux de chômage moyen est élevé pour l’ensemble des classes d’âge mais le phénomène est exacerbé chez les jeunes (58.5% à La Réunion contre 23% en France).

Le taux d’emploi des 20-64 ans est faible à La Réunion qui, là aussi, se situe en retrait par rapport aux régions d’Europe et de France les plus en difficulté. Pour un taux d’emploi de 49.6 % à La Réunion, il est observé un taux de 52.7% aux Canaries, 50.1% en Andalousie et 62.8% dans la région Nord Pas-de-Calais.

Par ailleurs, le tissu économique de La Réunion est principalement composé de microentreprises et d’entreprises unipersonnelles qui, par définition, n’embauchent que peu voire pas du tout. De plus, 43% des entreprises disparaissant avant d’atteindre leur 5ème anniversaire est un phénomène réduisant les effets de la création d’entreprises sur le niveau de chômage à La Réunion. En 2012, le taux de chômage s’établit à de 28,6% soit près de trois fois plus qu’en France (10.2%) et en Europe – UE 28 - (10.5%).

A titre d’exemple, dans le secteur de l’artisanat le nombre d’entreprises a quasiment doublé depuis 2000 pour atteindre le nombre de 14 430 en 2011. Cette évolution atteste d’une vitalité considérable. Deux tiers des inscriptions sont le fait de demandeurs d’emplois (56 %) ou de bénéficiaires du RSA (10 %). Une meilleure qualification des entrepreneurs doit être recherchée afin de pérenniser davantage les créations d’entreprises. Les entreprises ont un taux de survie relativement faible. Cinq ans après, seulement 41.5% des entreprises créées (2140 créations) en 2006 à La Réunion sont encore en activité (plus de 50% en France). Les entrepreneurs doivent toujours faire face à un contexte difficile lié à la crise économique amorcée en 2008. La Réunion est toujours la région où les taux de survie des entreprises sont les plus faibles. Depuis 2006, les entreprises des transports et de la communication sont les plus pérennes. Le secteur de la construction a particulièrement souffert alors qu’il était le plus dynamique avant la crise.

Le taux de chômage de longue durée des 15-64 ans a aussi progressé de façon importante sur la période. Il représente 52,4 % du chômage total en 2011 pour seulement 39,2% en 2007.

Un niveau de chômage plus marqué chez les femmes

Les femmes ont généralement des niveaux de chômage plus importants que les hommes (30.5% contre 26.8%). Entre 2010 et 2011, cet écart s’accentue : le taux de chômage des femmes augmente de 1.8 points tandis que celui des hommes baisse de 0.5 point. Le difficile accès à l’emploi pour les femmes n’est pas lié à leur niveau de réussite scolaire. En effet, jusqu’au baccalauréat, les filles réussissent mieux à l’école que les garçons. Depuis quelques années, le niveau de diplôme des femmes réunionnaises est plus élevé que celui des hommes. Cependant, la moitié des femmes qui travaillent exercent dans 13 métiers, alors que la même proportion d’hommes occupe une palette de 48 métiers.

Seulement 38% des cadres de la fonction publique sont des femmes. De la même manière, la création d’entreprises par les femmes reste faible (25.5% des créateurs contre 28.7% en France métropolitaine).

1.6.2. La file d’attente des jeunes à l’entrée du marché du travail : le chômage de longue durée et le défi de l’accès à l’emploi

En 2010, un jeune sur cinq se trouve sans diplôme, entravé dans son accès à l’emploi et directement menacé de pauvreté. L’absence d’emplois et de revenus d’activité suffisants expliquent la pauvreté qui concerne la moitié des moins de 20 ans. Là aussi les écarts entre la situation réunionnaise et celle des départements français de métropole de taille démographique similaire sont flagrants : le taux de pauvreté des moins de vingt ans est de 50% à La Réunion contre 14.5% dans le Finistère, 18.1 % dans l’Oise, 21.2% dans le Var et 20.1 % pour l’ensemble de la France métropolitaine.

Une prédominance du chômage de longue durée

Les jeunes représentent la tranche d’âge la plus exposée au chômage, avec une large prédominance du chômage de longue durée. En 2011 au deuxième trimestre, le taux de chômage des 15-24 ans s’élève à 59.8%, soit à un taux incomparablement plus élevé qu’en Métropole (22.9%) ou en Europe (21.5%). La tendance est négative et entre 2010 et 2011, le taux de chômage des 15-24 ans s’est accru de 4,5 points.

Le chômage de longue durée est un trait marquant du chômage des jeunes. Il évolue de façon cyclique mais en gardant des niveaux élevés (64.8% en 2010). Il a atteint le pic de 70% lors de la crise financière de 2008, a ensuite perdu 8 points en 2009 puis s’est remis à croître en 2010. Dans ce cadre aussi, les femmes sont plus touchées que les hommes (65.8% contre 63.9% pour les hommes).

Un marché de l’emploi difficile d’accès

Selon l’INSEE, 43% des jeunes mettent plus d’un an à trouver un premier emploi à la fin de leurs études, 29% entre 3 mois et un an et seulement 27% d’entre eux obtiennent du travail dans les trois mois suivants la fin de leurs études. Dans 70% des cas, ce premier emploi est un contrat à durée limitée.

Le chômage de longue durée et le risque d’éloignement progressif vis-à-vis de l’emploi, pour une part importante des chômeurs, est croissant et peut entraîner à terme le « décrochage social » et l’exclusion. La situation des jeunes diplômés à la fin de leurs études devient doublement précaire : d’une part, le temps d’accès à l’emploi est allongé et d’autre part l’emploi proposé n’est généralement pas durable.

Les entreprises, premiers employeurs des jeunes

Les entreprises sont les principaux employeurs des jeunes et ceux qui offrent le plus de contrats à durée indéterminée. La fonction publique, quant à elle, propose presque uniquement (à 87%) des contrats à durée déterminée dont 64 % sont des contrats aidés dépendant d’une forte intervention publique. Ces contrats assurent une fonction d’insertion professionnelle, mais ne peuvent constituer par nature une solution durable.

La vitalité démographique constitue un potentiel de croissance économique et une opportunité dans la mesure où toute l’économie résidentielle de l’île profitera du nombre croissant d’habitants, de consommateurs, d’usagers de services… mais elle accentue les difficultés économiques et sociales de l’île, entraînant la croissance continue du chômage.

1.6.3. Une offre insuffisante d’emplois, à dominante précaires

Un écart offre/demande d’emplois important, mais en réduction

Depuis plus de 40 ans, l’offre d’emplois est très inférieure à la croissance démographique. En 2012, le flux d’entrants annuel sur le marché du travail est estimé entre 6500 à 7000 personnes tandis que l’offre d’emplois plafonne à 4500. La poursuite des tendances démographiques actuelles augmenterait la population active de moitié entre 1999 et 2030 : elle devrait atteindre 442 000 personnes à l’horizon 2030.

Cet écart entre demande et offre d’emplois cause un déficit structurel d’activité. Toutefois, le décalage pourrait se réduire progressivement : le nombre d’actifs supplémentaires sur le marché du travail devrait descendre en dessous de 3000 en 2020 et de 2000 en 2030.

La précarité des emplois proposés

Comme l’illustre le graphique figurant en annexe 1, depuis 2006, l’offre d’emploi s’est restructurée : les contrats de court terme sont de plus en plus nombreux tandis que les contrats de long terme diminuent de façon importante.

En 2011, Pôle Emploi a collecté un total de 42 500 offres d’emploi, soit une diminution de 1,2% par rapport à 2010. Les offres d’emploi durables (plus de 6 mois) ont baissé de 9,5% tandis que les offres d’emplois temporaires ont augmenté de 4,2%.

1.6.4. La nécessité de développer les compétences et « l’employabilité »

Le nécessaire rapprochement de l’offre éducative et de formation avec l’offre de travail

La formation professionnelle et l’apprentissage constituent deux dispositifs particulièrement vecteurs d’insertion professionnelle. Le diplôme demeure en effet toujours déterminant dans l’insertion des jeunes. En février 2013, à l’échelon national, sept mois après leur sortie de formation en apprentissage, 65% des apprentis ont trouvé un emploi, bien que les situations soient contrastées selon les académies et restent liées au contexte économique local. Les places offertes permettent de mobiliser un nombre important et croissant de personnes accompagnées, soit dans leur entrée dans la vie active, soit face à leurs difficultés professionnelles.

En 2010, plus de 41 000 places ont été proposées en formation pour les apprentis, les demandeurs d’emplois et les autres publics (chefs d’entreprise, indépendants, salariés, jeunes de 16-25 ans, public en difficulté, personnes handicapées, lycéen-étudiants).

Cette offre de formation s’adresse prioritairement aux demandeurs d’emplois (28 776 places), aux apprentis (3 987 places) et aux autres publics (8 284 places).

Ces dispositifs constituent une priorité des politiques publiques qui mobilisent d’importants moyens pour élargir leur couverture et favoriser l’adaptation des compétences individuelles. Les demandeurs d’emploi constituent un des publics prioritaires de la stratégie mise en place, notamment par la collectivité régionale. A ce titre, entre 80% et 90% des bénéficiaires de mesures d’insertion professionnelle étaient des demandeurs d’emploi.

La formation tout au long de la vie et des plans de formation continue, un dispositif à enrichir pour réduire le nombre d’actifs menacés

La formation tout au long de la vie et les plans de formation continue constituent des dispositifs préventifs à enrichir pour réduire le nombre d’actifs menacés dans leur emploi par les évolutions qu’elles soient technologiques ou organisationnelles. Selon les estimations, en 2009, 25 000 salariés ont bénéficié d’au moins une action de formation continue financée par les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), qui gèrent les fonds de la formation professionnelle continue.

La formation professionnelle de manière générale (dont les formations en alternance) et la formation tout au long de la vie font partie des socles sur lesquels s’appuyer pour l’insertion professionnelle.

1.6.5. Une offre de formation en adaptation constante, mais qui ne satisfait pas tous les besoins

L’inadéquation de l’offre de formation aux attentes et aux besoins de l’économie est un constat souvent fait, y compris à l’échelle nationale. Néanmoins, elle apparaît plus prononcée à La Réunion du fait de ses handicaps structurels (insularité, éloignement, rattrapage rapide du niveau de formation, essor important de la population et surtout des jeunes). La majorité de la population bénéficie aujourd’hui d’un accès à un système de formation performant. Néanmoins l’activité des jeunes, finalité première de la formation, atteint ici un niveau extrêmement bas au regard de celui de la métropole.

Le système éducatif réunionnais présente des faiblesses importantes :

  • les populations les plus défavorisées ont une probabilité de réussite scolaire faible qui interroge sur l’adaptation du système d’enseignement à cette partie de la population même si les inégalités de réussite au baccalauréat liées à la position sociale des familles ont beaucoup diminué (la proportion de bacheliers généraux issus de catégories socioprofessionnelles défavorisées étant passée de 26% en 1997 à 38.6% en 2010 contre 21% au niveau national).
  • une grande partie des jeunes bacheliers choisissent des filières « par défaut », prennent des formations peu adaptées aux caractéristiques économiques de la région ou à leurs attentes. En approfondissant l’analyse, se pose la question de la cohérence entre l’offre de formation et la structure de l’économie réunionnaise. La même question se pose entre la demande de formation supérieure et les besoins réels de l’économie.
  • l’offre de formation ne peut couvrir tous les domaines d’activité compte tenu de l’inexistence de certains métiers et domaines d’activités sur le territoire

Ces faiblesses identifiées par les acteurs relèvent des difficultés inhérentes à la définition d’une offre de formation pertinente et adaptée. Mais celles-ci sont particulièrement vives, voire structurelles à La Réunion : l’éloignement du territoire crée une forte pression sur les structures de formation locales qui doivent couvrir un spectre de disciplines et de niveaux très large, dans un contexte d’évolution économique et social très rapide.

La recherche du lien emploi/formation lors la phase de détermination des besoins

La formation des hommes participe au développement économique régional en dimensionnant l’offre aux besoins des secteurs et en instaurant un dialogue permanent avec l’environnement économique afin de tenir compte des évolutions aussi bien technologiques qu’organisationnelles.

Parmi les secteurs stratégiques et porteurs d’emplois figurent notamment :

  • le tourisme porté par l’écotourisme, le tourisme côtier ou résidentiel et la mise en tourisme accompagnant le développement de l’offre d’hébergement préconisée par les professionnels (1 223 places en 2012) ;
  • le secteur du bâtiment et des travaux publics dont la reprise est conditionnée par le lancement des grands projets, mais soutenu par une activité conséquente et plus stable généré par la réhabilitation, l’aménagement de nouveaux quartiers et les chantiers sur les réseaux (2 573 places en 2012);
  • le sanitaire et social porté par le renouvellement des salariés en moyenne plus âgés que dans d’autres secteurs d’activité (22% ont plus de 50 ans) et par des besoins sociaux en augmentation (3 067 places en 2012) ;
  • le secteur de l’agriculture, notamment dans ses adaptations des techniques en raison des impératifs de développement durable (369 places en 2012) ;
  • la pêche palangrière et la grande pêche avec un potentiel de maintenance en lien avec le port (44 places en 2012) ;
  • l’agroalimentaire porté par la croissance démographique de l’ile (257 places en 2012);
  • le transport dont l’activité est liée à celui du bâtiment et des travaux publics et plus globalement des grands projets mais aussi à la progression de l’offre de transport collectif (439 places en 2012) ;
  • le commerce et la distribution à la recherche de compétences technicocommerciales à renforcer (2 241 places en 2012);
  • le secteur tertiaire et services offrant des perspectives dans les activités juridiques et comptables, la gestion, les services à la personne en raison de facteurs démographiques (7 677 places en 2012).