Entre 2007 et 2009, le salaire moyen annuel des ménages augmente de 14% (de 17 377 € à 19 814 €) à La Réunion contre 5% au niveau national (de 19 265 € à 20 249 €). Malgré cette forte augmentation, le coût de la vie à La Réunion reste plus élevé qu’en métropole, pour des niveaux de salaires plus faibles (hors salariés cadres). Le « panier de la ménagère » est ainsi estimé en 2014 12% plus cher qu’en métropole, ce qui conduit les ménages à des difficultés financières régulières.
La faiblesse des niveaux de vie de la société réunionnaise peut aussi être appréhendée à travers d’autres indicateurs comme :
L’île concentre des difficultés présentes dans d'autres territoires de France mais à une échelle plus importante. Pour mieux appréhender cette réalité il faut comparer l’ampleur de la pauvreté à La Réunion à des départements dont la population avoisine le million d’habitants comme l’Oise ou le Finistère.
La pauvreté résulte principalement d’un manque d’emplois et les disparités sociales sont aggravées par les difficultés d’accès au marché du travail, perpétuant le risque de marginalisation d’une génération à une autre. Les allocations sociales dès lors assurent un transfert de richesse vers les plus pauvres. La valorisation du SMIC, la progression des emplois aidés, l’accroissement des retraites et des prestations sociales ont largement contribué à l’amélioration du niveau de vie des populations.
En 2010, 143 913 adultes ont bénéficié de minima sociaux. Ils couvrent 270 645 bénéficiaires avec leurs ayants-droits, conjoints et enfants, soit le tiers de la population (32 %) pour 8 % à l’échelle nationale.
Entre 2006 et 2009, le nombre d’allocataires de minima sociaux a fortement diminué puis la tendance s’est inversée en 2010. Entre 2010 et 2011, le nombre d’allocataires de minima sociaux a ainsi augmenté de 4,1 % atteignant son niveau le plus élevé depuis 2004. En 2011, on comptait 150 327 allocataires de minima sociaux, ce qui traduit bien la paupérisation d’une partie de la société réunionnaise. D’ailleurs, l’importante part des prestations sociales dans le revenu des ménages - 28 % Contre 5 % en métropole – traduit bien leur situation de précarité et de dépendance à l’aide publique. Ces minima sociaux jouant un rôle d’amortisseur dans le revenu des ménages ne suffisent pas pour autant à réduire de manière significative la pauvreté. Sans eux, le taux de pauvreté serait plus élevé de quatre points (46%).